Edito
Le milieu du Blues, on le sait, est un petit microcosme.
Cela tient au fait que cette musique a depuis bien longtemps passé
de mode.
Jouer le Blues aujourd'hui ressort plus d'une démarche intellectuelle
pour ceux qui le font, que de la photo instantanée des goûts
musicaux d'une communauté ou d'une époque.
Musique ayant le goût amer d'un passé que l'on veut révolu
pour les uns, ou has been pour les autres, le Blues ne conserve plus
aujourd'hui qu'une poignée de fidèles, tant musiciens
que public, qui en principe, en ont compris l'essence profonde.Devant
le danger de voir disparaître purement et simplement ce qui aura
été à l'origine de toutes les musiques modernes
(Jazz, Rock, Funk
), cette communauté rassemblée
autour du Blues devrait se serrer les coudes et faire tout son possible
pour que continue à vivre ce qui l'anime et qui restera l'un
des joyaux du XXème siècle.
Pourtant, il n'en est rien et là comme ailleurs, l'air que l'on
respire est bien celui du temps présent. Celui de ce monde merveilleux
de tolérance, de solidarité et de compétence, qu'on
se demanderait presque pourquoi justement le Blues est né
Ou se situe l'intérêt pour un distributeur qui détient
à lui seul 50% du marché, de ne pas faire connaître
les disques qu'il distribue ?
Les disques fait par les Bluesmen sont ils destinés à
être vendus, ou simplement à circuler sous le manteau entre
initiés ? Ou est la logique commerciale et l'intérêts
des artistes ?
Quel intérêt nos concurrents que nous respectons pour ce
qu'ils font, ont-ils de rebondir à longueur de pages sur ce que
nous avons pu écrire ou à nous traiter de noms d'oiseaux,
sinon celui de noircir du papier et de lancer des polémiques
totalement stériles ?
Ne serait-il pas plus intelligent de tolérer le point de vue
des autres et de se concentrer sur son propre travail ?
Pourquoi certaines salles ou festivals font tout pour que les médias
puissent travailler le mieux possible, quand d'autres s'évertuent
à rendre tout difficile ?
N'est il pas bien pour tout le monde d'avoir de bons articles assortit
de bonnes photos, louant le ou les artistes qui se sont produits et
les organisateurs de l'événement ? On le voit, les sujets
de discordes ne manquent pas, et tout cela ne serait au fonds que risible
ou dérisoire, si comme toujours l'intérêt commun
n'était en jeu.
Une fois n'est pas coutume, mais ne serait-il pas possible d'être
tolérant, respectueux des autres, et de travailler ensemble pour
le bien de tous ?
Je rêve ? Possible, mais dans ce cas, ne nous étonnons
pas des lendemains qui déchantent
Ce trimestre, changement
de cap radical. Nous traversons l'atlantique et nous nous plongeons
dans l'atmosphère enfumée des pubs de sa très gracieuse
majesté du début des 70's.
Le British Blues Boom a brûlé ses derniers feux pour laisser
la place au Pub Rock.
Notre érudit Blues, Mr Christian Casoni himself personnellement
en personne va vous raconter cette histoire passionnante. J'espère
sincèrement que son Kolossal travail vous plaira.
Enfin, avant de vous souhaiter bonne vacances, je tiens à adresser
un grand bravo à notre ami Patrick Verbeke, qui à force
de travail et de ténacité, a sorti des fonds baptismaux
la Luther Allison Blues School, baptisée le 03 avril de l'an
de grâce 2003, et à qui nous souhaitons longue vie.
Patrick Guillemin