JEREMIAH JOHNSON
Unemployed Highly Annoyed
Ruf
Comme nous le rappelle chaque jour l’actualité, les États-Unis d’Amérique sont plus que jamais une terre de contrastes. Si vous êtes musicien à Saint-Louis, que vous avez un album qui grimpe au delà de la 3ème place des charts, et que vous préparez une tournée de 74 dates, vous pouvez ainsi vous trouver confiné à domicile pendant des mois… Depuis le Burn Down The Garden introductif, cet album remonté à bloc arbore fièrement son héritage seventies, entre Skynyrd (Muddy Black Water, Daddy’s Going Out Tonight) et les Allmans. Rien d’étonnant, si l’on considère que le batteur impliqué, Tony Antonelli, provient du Devon Allman Project. Si la colère est souvent mauvaise conseillère, elle peut, par contre, s’avérer une fructueuse source d’inspiration, comme en témoignent ici la seule cover, celle du Cherry Red Wine du regretté Luther Allison (brûlante comme l’enfer), ainsi que l’explicite plage titulaire et les déchirants slow Blues Different Plan For Me et Love And Sympathy. Jeremiah Johnson demeure l’un des guitaristes les plus incendiaires et bouleversants de sa génération, et voici l’album furax (mais diablement Funky) d’un trio acculé dans ses ultimes retranchements. Imaginez ZZ Top coincé chez Pôle Emploi, et savourez le pandémonium qui en découle.
Patrick Dallongeville