CEDRIC BURNSIDE
Benton County Relic
Single Lock / Modulor


Cedric Burnside Benton County Relic web

Ce portrait de pochette de Cedric Burnside, comme échappé d’un daguerréotype du milieu du XIXème siècle, annonce la thématique cardinale de Benton County Relic : le revivalisme. Fils du batteur Calvin Johnson, Cedric a été élevé par son grand-père Robert Lee RL Burnside (qui connaîtra une 2nde carrière dans les 90’s avec John Spencer Blues Explosion) à Holly Springs, au nord de l’État du Mississippi. Il s’y joue un Hill Country Blues que Fred McDowell a naguère présenté dans son plus simple appareil : sur un accord, une ligne de basse et une rythmique aussi hypnotique que compulsive. Le chanteur / guitariste / batteur est tout de même allé enregistrer à Brooklyn, NY, chez et avec son alter ego Brian Jay (Pimps Of Joytime). À l’écoute de cette formule duo sans basse qui n’évoque les Black Keys et les White Stripes qu’à un seul moment, il est aisé de lâcher la proie pour l’ombre. Sur le malpropre Ain’t Gonna Take No Mess, c’est effectivement Brian qui fait glisser le bottleneck et Cedric qui, martelant les peaux en bravant le métronome, clame qu’il n’est pas homme à s’en laisser conter, fort d’une formation dans les juke joints derrière RL et son oncle Garry Burnside (basse). Les 11 autres Blues acoustiques, cathartiques et telluriques, joués basse au pouce et habillés à l’index, tels que Hard To Stay Cool clippé sur Medlock Road, sont autant de charges dynamiques à effet différé.

Jean-Christophe Baugé