Texte et photos © Éric Matelski
When the Blues stop the trafic ! - Part 2
Dimanche 13h30, le festival de Blues ferme la circulation au centre du bourg. Ce matin, les cloches de l’église ont bourdonné, mais c’est bien le blues qui commence à enflammer la place communale. Malgré l’heure le public est déjà bien présent.
Il ne faut pas longtemps pour qu’il se mette en mouvement sous le registre Bluesgrass du dynamique couple (à la vie comme à la scène) Hat Fitz & Cara. Ce duo était au Bluesin’aout la vieille, magnifique festival proche de Montreuil sur Mer. Mais on ne peut être partout, désolé monsieur Xavier Laune. Le Monsieur est australien, il joue de la guitare, mais aussi de la batterie. Madame, Cara Robinson, est irlandaise. Elle chante, joue du drum, du washboard et du fifre, tout en dansant ! On ressent une parfaite complicité, de la confiance entre eux. Ils nous offrent un voyage acoustique Blues & Folk rafraichissant et entraînant. Le public est conquis... moi de même !
Plongeons dans l’Americana avec Nick Dittmeyer & The Sawdusters. En fermant les yeux, on peut s’imaginer en voyage dans les prairies américaines. Rien à redire sur le plan musical, c’est bien fait, avec une voix Country pour le chanteur.
L’énergie au bonheur que communique cet homme fait de lui un artiste que l’on voit toujours avec un grand plaisir. Chanteur, joueur d’harmonica, de washboard, de guitare, il nous plonge dans la musique de la Louisiane, brassant le Zydeco, le Cajun, le Blues, le Jazz, etc.. À 63 ans, il est toujours aussi généreux sur scène. Andy J Forest est un artiste complet, car il touche aussi à la peinture ou à l’écriture de roman. Bien entendu, il écrit ses textes. Il est accompagné d’un band Italien de haut vol. Le guitariste Antonio Vezzano est excellent sur sa vielle Gretch. Toujours avec un look soigné, Andy fait le show en jetant le frottoir hors de scène, en faisant chanter le public, voire l’entraînant à danser. Après la scène, il est bien entendu présent pour une séance de dédicaces et de selfies.
Changement complet de répertoire avec le British Blues Rock de Catfish. Deux générations de musiciens sur scène. Le côté âge mûr avec Paul Long au clavier (le père), et Kevin Yates à la batterie. La jeunesse avec Adam Pyke à la basse 6 cordes et le lead du groupe à la guitare et au chant : Matt Long. C’est un phénomène de 23 ans. Dans le registre slow Rock, il me fait penser à Gary More. Le groupe est nominé plusieurs fois au British Blues Awards. C’est de l’énergie brute. Un plaisir pour les amateurs de guitare au son saturé.
Retour au Blues avec une grande Dame du Blues. Venant de Houston, Diunna Greenleaf ne laisse personne indifférent par sa présence et la qualité de sa voix. Elle débute avec I Can’t Wait, puis enchaîne avec Back Door Man. Beau début ! Malheureusement, elle parle beaucoup, même trop. Ses discours politisés vont fatiguer le public. On va même entendre un homme dire : Ne parlez pas, chantez !. La Diva va répondre : Quand je le décide ! Dommage, car de nombreuses personnes sont parties avec une mauvaise image de l’artiste, alors que pour l’avoir vu plusieurs fois, c’est vraiment une grande Dame du Blues. Ce soir, le Blue Mercy qui l’accompagne est danois. On a eu la surprise de voir arriver un frenchy en guest, monsieur Pascal Fouquet. Diunna va rendre hommage à Aretha Franklin, pour qui elle a une passion, mais aussi à John Lee Hooker avec la chanson qu’elle a écrite à sa mort : Tribute To John Lee.
Pour clôre le festival, et quel final, Sugaray Rayford. Une première pour moi, en dehors des Mannish Boys. Vivement la deuxième ! Cette force de la nature a le rythme dans la peau, avec un sens du show naturel. Il n’hésite pas non plus à se déhancher pour offrir quelques pas de danse. Ce concert est une fête offerte au public. Il invite Guitar Slim Jr. et Diunna Greenleaf à venir partager ce moment sur scène.
Mais c’est aussi un artiste qui laisse de la place à ses musiciens, voire la scène même. On a pu voir le band jouer une reprise de Pink Floyd : Comfortable Numb avec un super Drake Munkihaid Shining au chant et aux claviers. Tout au long du show, il y a eu un immense Gino Matteo à la guitare, notamment sur Big Legged Woman (selon des échos pour sa dernière tournée avec Sugaray). Il y avait aussi Lavell Jones à la batterie, Alan Markell à la basse, Giles Straw à la trompette, Aaron Liddard au saxophone. On a pu entendre Blind Alley, Stuck For A Buck, Born Under A Bad Sign, Beans and Cornbread, Don't Regret A Mile, Who Is He And What Is He To You, etc.
Sugaray Rayford est vraiment un homme à voir en live ! Sans aucun doute, mon premier choix du weekend. Avec du recul, étonnamment, mon deuxième ira à The Temperance Movement.
Merci à toute l’équipe du Swing Blues de Wespelaar pour leur programmation, leur accueil et l’ambiance du festival. C’est un plaisir !
(* à consommer avec modération)