À LA FOLIE THÉATRE (PARIS)
Les portes s’ouvrent sur une salle minuscule, la comédienne, Naïsiwon El Aniou, git sur une natte jetée sur le sol dans un décor dépouillé. Sous les crépitements des flashs d’une séance photos, la scène s’anime, l’actrice, dans un tourbillon de robes, nous emmène dans son univers où se mêlent parties chorégraphiques, mime et comédie.
Seule sur scène, l’artiste nous offre une adaptation libre sur la destinée de Lady Day, de ses amours tourmentées, de son ascension au rang d’étoile à son égarement dans le brouillard de l’alcool et de l’opium. Cette pièce n’est pas qu’une vision sur l’existence d’Eleanora Fagan, elle dépeint aussi une époque de la société américaine où sévissait la ségrégation raciale. C’est un témoignage rendu à une communauté qui faisait courageusement face aux humiliations pour conquérir ses droits. Par son jeu, l’actrice n’imite pas la Diva, elle en extrait l’essence qui a animé sa vie, pour la matérialiser en un hommage émouvant et original, longuement ovationné par le public. Naïsiwon El Aniou a écrit les textes à partir de l’autobiographie de Billie Holiday, de paroles de ses chansons et de témoignages. Les illustrations sonores sont des enregistrements originaux. La pièce créée en 2011 n’a cessé d’évoluer, d’être jouée partout en France, nominée par les P’tits Molières dans la catégorie Meilleur Seul en scène. Pour sa dernière création, l’autrice s’est penchée sur une autre icône, Rosa Parks avec la pièce Rosa 08’ 46.
Didier Fouquesolle