Texte et photos © Jean-Philippe Porcherot
Le FIL, Scène de Musiques Actuelles, et l’association La Limace, ont l’excellente idée d’intégrer le Blues dans leur programmation. Après la venue de la revue Chicago Blues en novembre 2024, c’est le Blues traditionnel qui se voyait mis à l’honneur ce 14 février avec la venue de Jerron Paxton.
Jerron Paxton
Dans le cadre d’une tournée promotionnelle de son dernier album, Things Done Changed (2024), réalisé chez Smithsonian Folkways Recordings, ce natif de Los Angeles, qui ne cesse de promouvoir les musiques traditionnelles afro-américaines et la culture qui y est associée, nous a offert un concert d’une grande qualité, tant technique qu’émotionnelle.
Exit le surnom de Blind Boy que nous lui connaissions, exit la tenue de travailleur agricole qu’il affichait il y a encore une dizaine d’année, afin d’affirmer la ruralité de son Blues malgré tout contemporain bien qu’inspiré des 20/30’s. C’est donc dans un élégant costume que Jerron Paxton se présenta sur scène pour égrainer les nombreux titres de son dernier opus, avec un flegme et une jovialité qui accrochèrent d’emblée l’assistance.
Multi-instrumentiste talentueux, il ravit son auditoire par sa voix chaleureuse et ses accompagnements tantôt à la guitare en finger picking ou en slide, tantôt au banjo, tantôt à l’harmonica avec utilisation simultanée de bones (des os) sur Baby Days Blues. L’ensemble sonnant avec beaucoup de cohérence, aucune de ses compositions personnelles ne s’illustra plus spécialement qu’une autre, tant la qualité était au rendez-vous. Il s’autorisa cependant un meddley à la guitare, avec quelques clins d’œil à des titres traditionnels tels que Candy Man ou Freight Train. Sa composition Oxtail Blues fut jouée avec dextérité dans un style Ragtime au piano, alors que son Little Zydeco à l’harmonica sonnait comme une suite de Polkas endiablées. Au final, le rappel fut l’occasion de nous offrir, sur l’un des deux derniers morceaux, une prestation dynamique et de belle facture au fiddle (violon).
La chanteuse Bobbie
Auparavant, la soirée s’était ouverte sur une remarquable prestation de la chanteuse française Bobbie dans une veine Folk, voire Country, qui nous présenta quelques titres de son dernier album The Sacred In The Ordinary (2024) et dont la pureté de la voix, comparable à celle de Joan Baez à ses débuts, enchanta le public. Une reprise bien venue de son égérie, Dolly Parton, compléta ce set intimiste.