Texte de Jean-Marcel Laroy
Photos © Pierre Balacey
Bonjour Melissa, nous nous sommes rencontrés au Dax Motors n’Blues en juillet 2017. J’avais été agréablement surpris par le punch de la prestation que vous aviez affichée avec votre groupe. Votre 1er album a été chroniqué dans votre Blues Magazine n° 86, et vous venez d’en sortir un second. Nous voulions donc en savoir un peu plus...
Blues Magazine > Vos débuts… Comment vous est venue l’envie de faire de la musique ?
Melissa Martinez > Oh je trouve que c’est très compliqué de répondre à cette question… je crois que c’est intrinsèque, on l’a quelque part dans les gènes et dans le sang et, un jour, on se lance, on y va parce que c’est viscéral ! Pour ma part, ce fameux gène vient de mon père qui était musicien. Il me l’a transmis à ma naissance, puis m’a confié indirectement la mission de ne jamais arrêter, quand il est mort, lorsque j’avais 12 ans… Plutôt bel héritage non ? Il paraît qu’à 5 ans je racontais, à qui voulait bien l’entendre, qu’un jour je serais star à Hollywood ! On est loin d'Hollywood, mais j’ai commencé toute jeune à prendre des cours, à me produire sur des scènes locales et faire des projets ponctuels, chanter pour d’autres, jusqu’à me lancer moi-même. Et voilà, il y a 10 ans germait dans ma tête ce projet, Little Girl Blues, mon histoire, ma vie ma bataille, mes textes, quelques mélodies, des potes musiciens... et c’était parti. Et depuis, 2 albums plus tard et une bien belle série de concerts… je suis avec vous pour une interview dans un magazine criblé de stars, great !
BM > Pourquoi le Blues ?
MM > Le Blues c’est le cri du cœur ! Le Blues est souvent teinté d’une humeur mélancolique avec des textes qui racontent, la plupart du temps, la dureté de la vie et ses injustices, mais de manière positive quand même. Ça me résonne… je porte ma croix, mais j’avance ! Le Blues c’est la musique noire, c’est le Gospel, ce sont des voix, des rythmes… je ne sais pas vraiment dire pourquoi, mais j’aime.
BM > Quelles ont été vos influences pour ce genre de musique ? Racontez-vous…
MM > J’ai beaucoup d’influences et, en particulier, des voix féminines comme Aretha Franklin, Janis Joplin, Beth Hart, Imelda May, Joanne Show Taylor, Tina Turner, ou masculines comme Joe Bonamassa, John Mayer, Ben Harper… Mais j’ai aussi beaucoup écouté les Gun’s & Roses, Led Zeppelin, Hendrix, The Doors… Bref, un nombre incalculable de choses. En fait, mes influences viennent surtout du Rock, de la Soul, du Folk et de la Pop ! J’adore le Blues pur et traditionnel, mais surtout la couleur du Blues. Après, j’ai besoin que ça dépote derrière, de volume, de saturation... J’ai de l’énergie à revendre et cette hargne que j’ai besoin d’exprimer. Nos compos sont donc créées avec un subtil mélange de tout ça !
BM > Jouez-vous d’un instrument ?
MM > Non… je pianote, je grattouille, je tapote, mais je ne maîtrise pas, alors je considère que je ne joue pas d’instrument. Heuuuu… si d’ailleurs ! La voix est un instrument, donc je joue de la voix !
BM > Comment s’est faite la rencontre avec vos amis musiciens ?
MM > Ce sont des musiciens avec qui j’avais déjà partagé des scènes dans d’autres projets il y a quelques années. Max, lui, je l’ai rencontré au conservatoire pendant mes études. Il y était déjà prof. C’est le senior (ahhahah… il va adorer cette phrase) ! Voilà, je leur ai demandé si ça leur disait de bosser avec moi, et ils ont dit oui. C’est simple la vie finalement… Depuis, on est aussi devenus très amis. Et puis, le monde de la musique est petit par chez nous, on se connaît un peu tous !
BM > Vous ne vous produisez uniquement que dans le pays basque ?
MM > Pour le moment, Pays Basque et Landes. On est allés à Bordeaux aussi. Mais là, on aimerait beaucoup migrer vers de nouvelles régions, métropoles ou petites villes, et exporter notre musique un peu plus loin, ailleurs ! À bon lecteurs et entendeurs...
BM > Quelles ont été les autres occasions de jouer avec d’autres artistes ?
MM > Souvent, les occasions de jouer avec d’autres artistes viennent du fait que nous sommes programmés dans des festivals ou des salles de concerts. Nous sommes encore un petit groupe, et c’est génial de pouvoir partager des scènes avec des artistes qui sont déjà grands. On a eu la chance de jouer au Motors n’ Blues avant Laura Cox. Là aussi, par exemple, on est comme des fous à l’idée de jouer en 1ère partie du groupe Delgres à l’Atabal en décembre ! C’est complètement génial ! Et puis, quand ce sont des gens gentils, en plus… que demande le peuple ?
BM > Quels sont vos projets ?
MM > Nos projets ? Continuer, kiffer, batailler, jouer, diffuser, partager ! On a sorti notre 2nd album Levity en mai dernier, et on va tenter de l’exporter partout où on peut ! L’idéal serait qu’on arrive à trouver un label et un tourneur, ça ce serait le nec plus ultra. À bon entendeur !
BM > En conclusion, votre souhait…
MM > Ne jamais s’arrêter… jouer plus, plus et encore plus ! Et comme disait, avec élégance, notre Dalida internationale : Mourir sur scène !
BM > Merci
MM > Merci à vous pour l’attention que vous nous avez porté.
Ci-dessous rappel de la chronique du 1er album
LITTLE GIRL BLUES
Autoproduit – 32’ 56
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Attention, Little Girl Blues, c’est du Rock, du Blues Rock et un melting-pot de bonnes musiques dont les textes sont, pour la plupart, écrits par Melissa Martinez, chanteuse énergique à la voix puissante, accompagnée de l’excellent guitariste Max Desbleys, de la souriante et élégante Louise Tossut (bs) et du charmant Iban Larreboure (bat). Sur leur CD, représentant un répertoire de compositions d’influences diverses, parmi les 10 plages, Miss Understood et un texte que Melissa a écrit avec son chéri, Estebe Matharin, et Mercedes Benz, qu’elle interprète en hommage à Janis Joplin, qui l’avait écrite avec Michael McClure & Bob Neuwirth. Dans le livret joint, on trouve toutes les paroles des chansons. Melissa y remercie Robin Gachis (kbds), Julien Labat (gtr) et Mathias Lopez (ctrbs) qu’elle a invités pour soutenir et arranger certains titres tels que The Beginning, Little Girl Blues, More, Any Words et Young Spirit. Un album un peu court, mais qui montre bien l’univers musical de Little Girl Blues. À suivre de très près.
Jean-Marcel Laroy